Bonjour,

 

Je me présente, je suis Geffrey, le frère cadet de Jeanne-Hélène et j’ai 17

ans. Très tôt, je me suis rendu compte que ma sœur était différente. Même

si nous avons 2 ans de différence, je réussissais souvent à faire les choses

avant ma sœur. Par exemple, j’ai su aller à vélo à deux roues bien avant elle. Je savais faire mes boucles, alors que ma mère devait encore faire celles de ma sœur. Il y a aussi que la trisomie 21 lui donne une apparence assez spéciale.

 

Jeunes, nous n’allions pas à la même école primaire. Jeanne-Hélène allait

dans une école spéciale. Comme des fois certains amis de mon quartier se moquaient de ma sœur, j’étais  plutôt content de ne pas l’avoir dans mon école. Des fois, j’étais gêné de Jeanne- Hélène et je n’aimais pas que mes amis sachent qu’elle était ma sœur. Là, il faut que je vous dise que je l’aime vraiment beaucoup; c’est juste que je ne voulais pas être différent des

autres, car aucun de mes amis n'avait une sœur handicapée. Vous pouvez sûrement vous imaginer comment je pouvais être en colère quand ma mère m’a dit que ma sœur viendrait dans la même école secondaire que moi.

 

Non!!! Je ne voulais pas ! Mais je n’ai pas eu le choix.

 

Les premiers temps, quand je croisais ma sœur dans les couloirs de

l’école, je faisais semblant de ne pas la connaître. Aujourd’hui, je sais

que je lui ai fait beaucoup de peine, mais dans ce temps là, j’avais trop

peur de ce que les autres me diraient. Puis un jour, j’étais en secondaire III,

un élève s’est moqué méchamment de Jeanne-Hélène. Je ne suis pas intervenu; c’est une fille de ma classe qui l’a défendue. Caroline avait pris  des cours de danse avec Jeanne-Hélène, elle a appris à l’apprécier malgré sa différence. Quand j’ai demandé à Caroline pourquoi elle avait défendu Jeanne-Hélène, elle m’a juste montré une petite phrase qui se trouvait dans notre agenda :

 

« La tolérance, c’est d’accepter que l’autre soit différent »

 

Depuis ce jour, j’ai commencé à saluer ma sœur dans les couloirs de la polyvalente et à dîner quelquefois avec elle. J’ai aussi remarqué que ma

sœur avait beaucoup d’amis et plusieurs parmi les élèves du régulier, de

vrais amis qui n’avaient pas peur de ce que les autres pourraient dire.

L’année dernière, Jeanne-Hélène et moi avons gradué. Nous nous

sommes rendus ensemble au bal des finissants. Elle, avec son petit

copain Régis et moi avec ma copine Caroline.

 

Geffrey, le frère de Jeanne-Hélène et fier de l’être